fight for your skin. (bellatrix & rodolphus)

30/10/2024

@Rodolphus A. Lestrange

Elle tourne en rond et tourne et tourne et tourne Bella. Elle porte une tenue de duel nouvelle. Le cuir est noir et tanné, ajouré de détails argentés en forme de corbeaux et de serpents entrelacés qui mordent la queue. Elle tourne et tourne et sa tête est toute chamboulée. Un rire lui échappe quand ses pieds manquent de trébucher, la main de Pravi la rattrape et la brune s'excuse. Ou elle essaye de s'excuser, ses mots ne font pas de sens, comme souvent. Il y a une excitation dans l'air, elle est impatiente la fille aînée de Cygnus et Druella Black et son minois flaire l'air tendu qui se forme dans la salle de duel. Dans sa main, sa baguette fouette l'air alors qu'elle tourne et tourne et tourne à nouveau.

C'est une drôle de salle, la salle de duel. Elle est très vaste et le sol en bois craque à chaque pas. Il y a des inscriptions runiques qui changent souvent, une fois par semaine peut-être ou plus. La jeune fille ne sait pas, elle ne remarque pas systématiquement car parfois, son regard s'accroche sur des détails qui ne font pas de sens comme les larges carreaux feutrés par des sortilèges, les larges statues d'oeils qui fixaient les élèves avec une curiosité morbide ou encore, les mannequins poussiéreux qui traînaient dans un coin de la salle. Alors non. Non Bella n'avait pas le temps de se concentrer sur des marques aux sols qu'elle ne pouvait pas lire, elle qui préférait l'arithmancie et l'alchimie aux cours de runes qui ne lui serviraient jamais à rien.

"Bellatrix?" entend-t-elle dans son dos alors elle tourne encore une fois de plus sur son pied botté de cuir. Un masque agacé s'étire sur ses lèvres et la brune tire la langue à celui qui a décidé de lui adresser la parole. Il n'y a rien qu'elle veuille répondre à ceux qui ne l'intéressent pas ou qui ne sont pas assez nobles pour elle. Pravi n'est pas assez noble pour elle mais sa force sait changer la donne.

C'est d'ailleurs vers lui qu'elle se tourne cette fois, avec un regard acéré et un éclat de folie dans ses prunelles sombres. Elle saute, et saute encore, un bond après l'autre, comme un chat impatient, jusqu'à atterrir juste devant lui. D’un mouvement furtif, elle se penche, s’approche de son oreille, et murmure quelques mots à mi-voix, des mots qui semblent n'exister que pour lui. La porte s'ouvre soudainement dans son champ de vision, et elle sait. Elle sait. Elle sait. Elle sent l'arrivée de son adversaire du jour, comme un pressentiment viscéral, et un frisson d'excitation monte le long de sa colonne vertébrale. Elle sait qu'il sera à la hauteur – Rodolphus Lestrange, toujours, toujours à son niveau. Il est son meilleur ami, son frère de cœur, et il est, à ses yeux, la force incarnée. Bellatrix laisse échapper un sourire étrange, une sorte de rictus amusé qui fait pétiller une lueur d'enfant dans ses traits d'ordinaire si féroces. Elle fait quelques pas, ses petites jambes la portant avec une détermination fébrile vers l’estrade centrale. Elle s’installe là, le menton levé, une étincelle d'anticipation dans les yeux, attendant celui qu'elle surnomme Rod, avec l'insolence d'une princesse du chaos.

"You're ready Rod? I'm not going to be merciful on you."

Il y a comme une cruauté amusée dans ses mots francs, directs, tranchants comme des lames invisibles. Bellatrix tourne alors. Elle tourne, tourne encore, comme un loup qui danse autour de sa proie, sur le talon bas et étroit de sa botte. Ses éclats de rire – d’abord discrets, presque étouffés, puis plus affirmés, vibrants d’un plaisir sinistre – emplissent la salle, glacials et fascinants, comme une mélodie dissonante qui se glisse sous la peau. Et puis, tout s’arrête brusquement. Elle se fige, la tête légèrement penchée comme si elle jaugeait Rodolphus d’un œil critique et en même temps, d’un intérêt morbide. Elle est prête, la plus âgée des sœurs Black. Elle est prête, et cela se voit dans l’étincelle presque sauvage de ses yeux, dans ce sourire figé, dans cette tension qui trahit une anticipation presque maladive. Ses doigts effleurent doucement sa baguette, et tout son être semble prêt à bondir, comme une lionne en cage.